Accueil Emploi CPF : utiliser, formation et temps de travail

CPF : utiliser, formation et temps de travail

Femme au bureau travaillant sur un ordinateur dans un espace moderne

L’accord de l’employeur reste obligatoire pour mobiliser le CPF pendant le temps de travail, sauf cas particuliers. La formation suivie en dehors des heures professionnelles ne nécessite aucune validation préalable. Pourtant, la distinction entre les formations éligibles, les modalités d’autorisation et les impacts sur la rémunération demeure confuse pour de nombreux salariés.

Sur le terrain, certains employeurs ajoutent des exigences qui n’existent pas dans la loi ou négligent de transmettre les informations qu’ils doivent communiquer. Face à eux, beaucoup de salariés n’ont pas connaissance de leurs droits, ou hésitent à activer leur CPF, freinés par la peur d’un refus ou la complexité des démarches.

Comprendre le CPF et ses enjeux pour les salariés

Le compte personnel de formation (CPF) s’affirme désormais comme un pivot du développement professionnel. Chaque année, il se crédite automatiquement, offrant un accès à une multitude de formations éligibles : préparer une certification professionnelle, une validation des acquis de l’expérience (VAE), ou encore réaliser un bilan de compétences. Cette mécanique donne toute latitude au salarié pour choisir la formule qui lui correspond, présentiel, distanciel ou hybride, dans un catalogue de plusieurs dizaines de milliers de références actualisé en continu.

Débloquer son CPF ne relève plus du parcours du combattant, dès lors que le besoin de formation est identifié. Certains s’adressent à un conseiller en évolution professionnelle, d’autres profitent d’une transition professionnelle pour changer d’orientation ou renforcer leurs acquis. Les euros affichés sur le compte financent tout ou partie du parcours retenu et offrent une réelle autonomie.

Quelques éléments fondamentaux caractérisent le CPF :

  • Le crédit annuel du compte pour chaque salarié, entre 500 et 800 euros selon sa situation
  • La possibilité de choisir une formation certifiante ou qualifiante parmi un très large éventail
  • Un complément de financement envisageable quand le reste à charge dépasse le budget disponible

Au final, le CPF permet à chacun de prendre la main sur son avenir et d’anticiper les mutations du marché de l’emploi. Le projet de transition professionnelle (ex-CIF) en illustre parfaitement le potentiel : il autorise à envisager un nouveau départ, une montée en compétences, ou à s’adapter à une nouvelle réalité professionnelle.

Formation pendant le temps de travail : quels droits et possibilités ?

Mobiliser son CPF sur le temps de travail implique d’articuler ambitions individuelles et rythme de l’entreprise. Pour toute formation pendant les heures habituelles, l’accord exprès de l’employeur s’impose. La demande doit être envoyée au moins soixante jours à l’avance pour les formations de moins de six mois, et quatre mois pour une durée supérieure. Passé un mois de silence de la part de l’employeur, la demande est réputée acceptée.

Quand la formation CPF est programmée sur le temps de travail, la rémunération est intégralement maintenue : ces heures comptent comme du temps de travail effectif avec tous les droits qui en découlent, congés compris. À contrario, se former en dehors du cadre horaire classique se fait sans validation de l’employeur, mais cela ne donne pas droit à une rémunération supplémentaire.

Ce tableau synthétise les écarts essentiels entre ces formules :

  • Formation sur temps de travail : accord écrit indispensable, salaire maintenu
  • Formation hors temps de travail : totale autonomie pour le salarié, sans compensation salariale

Dans certains cas, comme un projet de transition professionnelle ou des congés dédiés, une absence prolongée devient possible, sans perdre ses droits. À condition d’organiser le calendrier, la formation peut devenir un vrai levier de changement ou d’évolution. La discussion avec l’employeur joue alors un rôle pivot dans la réussite de la démarche.

Quelles démarches effectuer auprès de l’employeur pour mobiliser son CPF ?

Mettre en œuvre une formation via le compte personnel de formation, surtout si elle grignote le temps au bureau, nécessite d’amorcer une démarche structurée. L’étape initiale : rédiger une demande écrite à destination de l’employeur, où figurent le titre de la formation, le calendrier, la durée, et le cas échéant le nom de l’organisme sélectionné. Ce courrier ou ce mail doit s’aligner sur le préavis légal (soixante jours ou quatre mois, selon la longueur de la formation).

En parallèle, solliciter un conseiller en évolution professionnelle aide parfois à préciser ses ambitions ou à valider le choix de la certification. Tenant lieu sur le temps de travail, la formation exige systématiquement une validation écrite de l’employeur, sauf si des exceptions sont prévues par la convention collective ou la règlementation.

Quelques conseils pour mettre toutes les chances de son côté :

  • Rédiger une demande argumentée, en lien avec un objectif de poste ou un projet professionnel
  • Joindre un descriptif détaillé de la formation et les coordonnées de l’organisme formateur
  • Respecter les délais afin de laisser à l’employeur le temps de se prononcer officiellement ; passé un mois sans retour, le feu vert est acquis

Faire valoir son CPF ne transforme pas le contrat de travail mais suppose d’obtenir un accord temporaire d’absence. Cette dynamique s’inscrit très souvent dans un parcours d’évolution, avec parfois à la clé un bilan de compétences ou une VAE. Un échange avec les ressources humaines permet d’ajuster l’organisation interne pour limiter les tensions et valoriser le nouvel élan professionnel.

Homme expliquant des opportunites de formation en réunion

Obligations et rôle de l’employeur face à une demande de formation CPF

L’employeur se retrouve à la croisée des enjeux collectifs et individuels. Lorsqu’un salarié active son CPF en pleine journée de travail, la réponse doit aller au-delà du simple accusé de réception. Il s’agit de mesurer l’impact sur l’organisation, d’échanger ouvertement et de poser des jalons précis pour la prise en charge.

Côté financement, le compte personnel de formation du salarié sert de ressource principale. Si la somme disponible s’avère insuffisante, l’entreprise peut selon ses règles ou par l’intermédiaire d’un accord collectif ajouter un abondement pour couvrir le complément. Parfois, il est aussi possible de solliciter un OPCO, ou de combiner plusieurs aides, comme dans le cadre du projet de transition professionnelle.

Voici comment l’employeur doit s’y prendre lorsqu’une demande de formation CPF lui parvient :

  • S’assurer que la formation vise une certification reconnue et inscrite aux répertoires officiels (RNCP ou Répertoire spécifique)
  • Organiser la gestion de l’absence et ajuster la répartition des tâches le temps de la formation
  • Fournir toutes les informations utiles aux organismes compétents pour permettre la prise en charge administrative

Transparence et traitement équitable des demandes s’imposent. L’employeur a l’obligation de motiver un éventuel refus, d’appliquer les délais réglementaires, et de garantir à chacun les mêmes chances d’accéder à la formation, quel que soit le poste occupé. À l’heure où les dispositifs d’évolution se multiplient, la capacité à conjuguer CPF, financements internes et initiatives collectives bouscule considérablement les codes du développement des compétences en entreprise.

Lorsque la formation s’inscrit dans une démarche assumée et partagée, elle ne s’apparente plus à une simple formalité : elle ouvre la voie à de nouvelles perspectives, parfois inattendues, pour une trajectoire professionnelle qui ne laisse aucune place à la stagnation.

ARTICLES LIÉS