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Formation et chômage : impact sur l’emploi à long terme

Homme d'âge moyen en formation dans un centre moderne

En France, plus d’un demandeur d’emploi sur deux considère la formation comme un levier décisif pour retrouver un poste, selon une enquête de Pôle emploi de 2023. Pourtant, seuls 38 % des chômeurs accèdent effectivement à une formation au cours de leur période d’inactivité.

Le taux d’insertion professionnelle des jeunes diplômés issus de filières courtes avoisine 76 % dans les six mois suivant la sortie de formation, alors qu’il chute à moins de 50 % pour les personnes sans qualification. Des écarts persistants interrogent sur l’efficacité réelle des dispositifs actuels et sur leur capacité à répondre aux besoins du marché du travail.

Comprendre le lien entre formation et chômage : enjeux pour l’emploi durable

Le marché du travail, bousculé par l’innovation technologique et les changements économiques, impose un nouveau rapport entre la formation et l’accès à l’emploi en France. Le niveau de diplôme reste un marqueur déterminant pour décrocher un poste stable. Les chiffres de l’Insee sont sans appel : le taux de chômage grimpe à 15 % chez les non diplômés, alors qu’il chute à 6 % pour les titulaires d’un bac+2 ou plus. L’écart ne fait que s’élargir dès lors qu’il s’agit de s’installer durablement dans la vie professionnelle.

Face à cette réalité, la formation devient un outil puissant pour réduire les inégalités sociales. Elle enrichit le capital humain, ouvre la porte à l’adaptation face à la transformation des métiers, et facilite la mobilité professionnelle. En France comme ailleurs en Europe, les politiques publiques cherchent à élever le niveau de compétences de la population afin de soutenir l’activité économique et limiter la précarité. Certains secteurs, comme le numérique ou les services à la personne, misent d’ailleurs sur des profils formés et capables de s’adapter à un marché en mutation permanente.

Pour mieux saisir les avantages de la formation, voici quelques points clés :

  • Emploi formation : un atout pour s’insérer sur le marché du travail
  • Niveau diplôme : un rempart face au chômage prolongé
  • Innovation et adaptation : moteurs d’un emploi pérenne

Les comparaisons avec d’autres pays européens le montrent : investir dans la formation continue se traduit par un taux d’emploi plus élevé. Pourtant, en France, l’accès à la formation reste trop souvent réservé aux publics déjà les mieux armés. L’ajustement délicat entre les besoins des entreprises et l’offre de formation conditionne notre capacité collective à faire face aux bouleversements du marché du travail.

Quels freins à l’accès à la formation pour les demandeurs d’emploi peu qualifiés ?

L’accès à la formation professionnelle, pour les personnes peu qualifiées et en recherche d’emploi, ressemble parfois à un véritable parcours d’obstacles. Les difficultés sont multiples : manque d’informations claires, lourdeurs administratives, ou absence de solutions adaptées à des profils variés. Les dispositifs comme le compte personnel de formation (CPF) et la formation continue existent, mais ils peinent à toucher ceux qui en auraient le plus besoin, notamment les chômeurs de longue durée.

Un obstacle de taille se trouve dans le manque de visibilité de l’offre. Beaucoup d’allocataires passent à côté de leurs droits ou ne repèrent pas la formation qui correspond à leur projet. Sur le terrain, les agents de France Travail (anciennement Pôle emploi) constatent que les personnes les moins diplômées hésitent à franchir le pas, souvent par manque de repères ou de confiance. Une scolarité difficile laisse parfois une trace durable et renforce ce sentiment d’illégitimité, freinant l’engagement dans la formation, qu’elle soit initiale ou continue.

Les contraintes financières s’ajoutent à la liste. Même si l’allocation retour à l’emploi existe, les coûts annexes, garde d’enfants, déplacements, achat de matériel, peuvent décourager, surtout chez les femmes ou les personnes en situation de handicap. Les seniors, eux, se heurtent encore à trop de préjugés sur leur capacité à se former.

Voici les principaux freins rencontrés par les demandeurs d’emploi peu qualifiés dans leur parcours de formation :

  • Manque d’accompagnement individualisé : le suivi personnalisé reste trop rare.
  • Durée de la formation : difficile à concilier avec des obligations familiales ou des contrats précaires.
  • Offre inadaptée : certains programmes demeurent hors de portée pour les moins diplômés, que ce soit par leur contenu ou leur rythme.

La capacité des personnes les plus vulnérables à mobiliser ces dispositifs reste au centre des préoccupations. Les acteurs publics cherchent à renforcer le lien entre le service public de l’emploi et les acteurs locaux pour lever ces obstacles profondément ancrés.

Chiffres clés : l’insertion professionnelle des jeunes diplômés face au marché du travail

La transition des jeunes diplômés vers l’emploi révèle une réalité sociale fortement contrastée. Selon la Dares, le taux de chômage des moins de 25 ans atteignait 17 % fin 2023 en France, mais ce chiffre cache de profondes disparités liées au niveau de diplôme. Les diplômés du supérieur trouvent un emploi stable plus rapidement que ceux qui n’ont qu’un niveau bac, ou aucun diplôme.

Quelques indicateurs permettent de comprendre la situation :

  • Le taux d’emploi des jeunes issus de l’enseignement supérieur grimpe à 77 % trois ans après la fin de leurs études, contre 57 % pour les bacheliers généraux et seulement 41 % pour ceux sans diplôme.
  • Près de 60 % des jeunes diplômés décrochent un poste en moins de six mois après la sortie de formation.
  • Ceux qui ont suivi un contrat d’apprentissage enregistrent un taux d’insertion supérieur à la moyenne, notamment dans les métiers en tension et l’industrie.

À l’entrée sur le marché du travail, les contrats courts restent la norme pour beaucoup : un tiers des jeunes en poste débutent par un CDD ou une mission d’intérim. Cette précarité diminue avec l’expérience et la spécialisation. La formation, couplée à l’emploi, joue un rôle clé pour sécuriser les trajectoires, limiter les disparités et répondre aux besoins concrets des employeurs. Le lien entre formation et secteur recruteur pèse de plus en plus lourd à mesure que les métiers évoluent sous l’effet de la technologie.

Jeune femme assise en ville avec une expression pensive

Formation professionnelle : quels effets concrets sur le retour à l’emploi des chômeurs ?

Pour de nombreux demandeurs d’emploi, la formation professionnelle fait figure de tremplin vers un retour plus rapide à l’activité. D’après la Dares, 50 % des stagiaires retrouvent un emploi six mois après la fin de leur formation, un chiffre qui grimpe à 65 % chez les moins de 26 ans. Les secteurs industriels, le bâtiment, ou le secteur sanitaire et social, affichent des taux de réinsertion supérieurs à la moyenne.

Le plan d’investissement dans les compétences, lancé en 2018 par le ministère du travail, a permis de financer près de 2 millions de parcours. Les résultats sont particulièrement probants pour les personnes en reconversion ou peu diplômées. L’impact d’une formation dépend cependant de son adéquation avec les besoins concrets des entreprises. Les parcours qui débouchent sur des métiers en tension ou à forte valeur ajoutée ouvrent plus de portes aux stagiaires.

Pour mieux cerner les effets de la formation sur le retour à l’emploi, quelques repères chiffrés :

  • 38 % des chômeurs inscrits à France Travail ayant suivi une formation décrochent un poste en moins d’un an (source Insee).
  • Chez les chômeurs de longue durée, la formation augmente de 12 points la probabilité de reprise d’activité.

La qualification acquise joue un rôle déterminant, mais l’accompagnement par Pôle emploi ou un organisme de formation compte aussi dans la réussite du parcours. En renforçant la confiance et en structurant l’orientation vers des métiers porteurs, ces dispositifs facilitent l’accès à des emplois durables. Pour les seniors et les personnes en situation de handicap, des modules adaptés et un accompagnement sur mesure ouvrent de nouvelles perspectives, démontrant que le retour à l’emploi n’est jamais une fatalité.

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